Yayi Boni prend les rênes de son parti : Les Démocrates en quête de victoire en 2026
Cotonou, 16 octobre 2023 (Lomé Actu) – L’ancien chef de l’État béninois, Thomas Boni Yayi, a pris la direction de son parti, Les Démocrates, à l’issue du premier congrès ordinaire qui s’est tenu à Parakou, à 450 kilomètres au nord de Cotonou, durant le week-end. Cependant, cette désignation n’a pas été une formalité simple, marquée par des tensions et des discussions prolongées.
La désignation de Thomas Boni Yayi comme chef du parti a été le résultat de discussions houleuses entre deux factions : celle d’Éric Houndété, le président sortant, et le camp Boni Yayi. Les partisans d’Éric Houndété souhaitaient qu’il continue à diriger le parti, mais c’est finalement l’ancien président Thomas Boni Yayi qui a été choisi.
Un proche de l’ancien chef d’État a comparé cette situation à celle de Henri Kona Bédié et Laurent Gbagbo, soulignant qu’ils avaient tous dirigé leurs partis après leur mandat présidentiel.
Le parti a évité de recourir au vote pour éviter une division. Thomas Boni Yayi a été nommé président, tandis qu’Éric Houndété a été désigné vice-président, occupant ainsi le poste de numéro deux au sein d’un bureau de près de 90 membres.
Il convient de noter que ce bureau n’est pas considéré comme un « bureau de crise », selon un congressiste. Plusieurs nouvelles personnalités, dont Chabi Yayi, fils de l’ancien président, l’ancien député Guy Mitokpè et l’avocat de Réckiat Madougou, Me Renaud Agbodjo, ont rejoint ce bureau.
Malgré ces tensions, le parti Les Démocrates est uni par un objectif commun : remporter les élections générales de 2026. Le président du comité d’organisation, Habibou Woroucoubou, s’est montré optimiste, affirmant que « Les Démocrates prendront le pouvoir en 2026 ».
Le parti est déterminé à œuvrer en faveur de l’alternance en 2026, année marquant les élections générales et la fin du deuxième et dernier mandat du président Patrice Talon. Cependant, Thomas Boni Yayi ne pourra pas être candidat en raison de son âge, étant âgé de plus de 70 ans et ayant déjà exercé deux mandats présidentiels.
Lors du congrès, tous les discours prononcés ont été des critiques sévères à l’encontre du pouvoir en place. Une résolution spéciale a été adoptée, exigeant la libération immédiate et une amnistie pour Réckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion en décembre 2021 pour complicité d’actes de terrorisme par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Il reste à observer les premiers pas de Thomas Boni Yayi en tant que leader de l’opposition, sachant que ses relations avec Patrice Talon n’ont pas connu d’apaisement jusqu’à présent.
